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lun, 26/12/2022

Lombalgie commune (douleur en bas du dos) et prescription d’imagerie avant une prise en charge en ostéopathie

Cette question revient souvent : est il nécessaire de faire systématiquement des examens complémentaires (radiographie IRM etc…) avant une prise en charge en ostéopathie?

La lombalgie est classiquement dissociée entre l’atteinte aiguë (inférieure à 4 ou 6 semaines), subaiguë (moins de 3 mois) et chronique (plus de 3 mois)

D’après les recommandation nationales et internationales pour la prise une charge de la lombalgie deux situations le justifie :

- les douleurs chroniques

- Avant un geste invasif

 

D’après cette étude (Brinjikji W et al)  :

33 articles rapportant les résultats d'imagerie pour 3110 personnes asymptomatiques ont répondu à nos critères d'inclusion de l’étude. :

« Chez ces individus qui ne souffrent d’aucune douleur,

- La moitié des sujets âgés de 30 a 40 ans présentent les signes d’une dégénérescence discale (discopathie).

- Le taux passe a plus de 80% au-dela de 50 ans.

Concernant la profusion discale :

- les taux sont respectivement de 40 et 60%.

Concernant la hernie discale :

- se retrouve chez quasiment 1/3 des 30-40 ans. »

 

« Dans cette étude, l’analyse des résultats d’une imagerie réalisée trois ans après l’inclusion des patients montrent que la présence d’une lésion au niveau du rachis « ne permet pas de prédire l’évolution de la lombalgie »… »

Il faut donc relativisé la necessité d'effectuer systematiquement des examens complementaires et adapter leurs indications.

Il est interessant de savoir que la plupart des patients ont des pathologies discales sans meme le savoir et surtout sans douleurs.

Source :

https://www.univadis.fr/viewarticle/jnmg-2021-lombalgie-commune-quand-prescrire-une-imagerie-753761?reg=1

https://francais.medscape.com/voirarticle/3607695#vp_2

Foltz Benjamin V, Lombalgie: quoi de neuf? JNMG 2021, 1er octobre 2021, Paris

Brinjikji W, Luetmer PH, Comstock B, Systematic literature review of imaging features of spinal degeneration in asymptomatic populations, AJNR, avril 2015, ;36(4):811-6.

Douleur en bas du dos / lombalgie / osteo / radio / IRM

Osteopathie est le crane plat (plagiocephalie) du bebe / SEMANAZ Quentin, Ostopathe DO Posturologie
jeu, 21/10/2021

La tête plate du bébé : Plagiocéphalie / Brachycéphalie (déformation du crâne)

La plagiocéphalie en quelques mots (oppq.qc.ca/blogue/plagiocephalie/)

Le terme plagiocéphalie signifie littéralement « crâne plat ». Il s’agit donc d’un aplatissement unilatéral (du côté droit ou du côté gauche) de l’arrière de la boîte crânienne.

En cas de plagiocéphalie sévère, on peut parfois détecter un bombement du front (du même côté que l’aplatissement), une oreille qui porte vers l’avant ou encore un œil qui semble plus petit. 

 

Quelles sont les causes de la plagiocéphalie?

Des la naissance et jusqu’à environ 12 mois, le crâne d’un bébé à la particularité d’être malléable, déformable.

Généralement, le syndrome de la tête plate apparaît dès les premières semaines de vie du nourrisson, voire dès sa naissance. 

 

Plagiocéphalie prénatale

Il arrive qu’une mauvaise posture dans le ventre de la mère ou qu’un enfant engagé dans le bassin à la fin de la grossesse subisse une pression sur un côté de la tête. Une déformation crânienne peut alors s’amorcer et être visible dès la naissance.

 

Plagiocéphalie postnatale

Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’apparition de la plagiocéphalie durant les premières semaines de vie. Si vous remarquez que votre enfant :

① Tourne toujours la tête du même côté

Il peut s’agir d’un torticolis congénital, c’est-à-dire d’un raccourcissement des muscles du cou qui entraîne la rotation de la tête d’un seul côté. L’enfant qui a un torticolis a généralement tendance à avoir le visage toujours tourné du même côté ce qui explique la pression prolongée sur ce côté du crâne.

② Bouge peu et préfère rester en position couchée

L’aplatissement est probablement dû à une position prolongée sur le dos. De longues périodes passées au lit, sur le tapis d’éveil, dans un transat ou dans un siège d’auto infligent une pression à une partie de la tête, ce qui pourrait favoriser une déformation. 

 

Le saviez-vous? : De multiples études sur les conséquences et les effets de la déformation crânienne sur le bébé ont été faites :

 

Conséquence esthétique

La déformation crânienne, non prise en charge, peut entrainer des conséquences visibles à long terme associées à des troubles fonctionnels. (Asymétrie des cavités oro-faciales, déplacement de l’oreille du coté du crâne plat, asymétrie mandibulaire ..)

-US National Library of Medecine : LaBrie RA, Scott RM. Analysis of posterior plagiocephaly: deformational versus synostotic. Plastic and Reconstructive Surgery (1999)

 

Conséquence neurologique

De nombreuse études ont montrées l'existence de retards de développement moteur,  diminution dans l’acquisition des compétences spécifiques motrices en fonction de la sévérité de la déformation crânienne.

-Cabrera-Martos I, Valenza MC, Benítez-Feliponi A, Robles-Vizcaíno C, Ruiz-Extremera A, Valenza-Demet G. Clinical profile and evolution of infants with deformational plagiocephaly included in a conservative treatment program. The International Society for Pediatric Neurosurgery (2013)

L'asymétrie et l'aplatissement des structures cérébrales étaient associés à de moins bons résultats développementaux sur le score BSID-III

-Brent R. Collett, Elizabeth H. Aylward, Jessica Berg, Candice Davidoff, Justin Norden, Michael L. Cunningham, Matthew L. Speltz. Brain volume and shape in infants with deformational plagiocephaly. Child’s Nervous System (2012)

 

Conséquence rachidienne et musculaire : Scoliose

La conclusion d’une revue de littérature suggère l'existence d'une association entre scoliose infantile et plagiocéphalie (crâne plat).

De plus, des relations entre la plagiocéphalie et les anomalies musculaires cervicales existent : rétraction musculaire, asymétrie de tonus musculaire ou hypotonie axiale.

-Saccucci M, Tettamanti L, Mummolo S, Polimeni A, Festa F, Tecco S. Scoliosis and dental occlusion: a review of the literature. Scoliosis (2011)

-G. CAPTIER Relation entre la déformation crânienne et les anomalies musculaires cervicales dans les plagiocéphalies positionnelles,KINÉSITHÉRAPIE, les annales N° 46 / Octobre 2005

 

Conséquence cognitif

Il a été observé que la déformation crânienne constitue un plus haut risque de problème de développement avec des conséquences jusque’a l’âge scolaire.

-Impact of Torticollis Associated With Plagiocephaly on Infants’ Motor Development, Cabrera-Martos, Irene MSc*; Valenza, Marie Carmen PhD*; Valenza-Demet, Gerald PhD*; Benítez-Feliponi, Ángela PhD; Robles-Vizcaíno, Concepción PhD; Ruíz-Extremera, Ángeles PhD

-Robert I. Miller, Sterling K. Clarren. Long-Term Developmental Outcomes in Patients With Deformational Plagiocephaly. Pediatrics (2000)

 

Conséquence sur l’audition

Des conséquences plus élevés des troubles du traitement auditif chez les enfants présentant une déformation crânienne (plagiocéphalie)

-Balan P, Kushnerenko E, Sahlin P, Huotilainen M, Näätänen R, Hukki J. Auditory ERPs reveal brain dysfunction in infants with plagiocephaly. Journal of Craniofacial Surgery (2002).

 

Conséquence sur la mâchoire et dentaire

La déformation crânienne entraine une déformation de la mandibule via une asymétrie du visage et du crâne associant des troubles de l’occlusion.

-St John D, Mulliken JB, Kaban LB, Padwa BL. Anthropometric analysis of mandibular asymmetry in infants with deformational posterior plagiocephaly. The American Association of Oral and Maxillofacial Surgeons (2002).

 

CONCLUSION

La prise en charge du crâne plat chez les bébés par l'osteopathie est plus que nécessaire afin de prevenir les differentes conséquences de ces déformations.

Une prise en charge adapatée ainsi que des mesures du crâne objectives permettent d'évaluer et de traiter la déformation du crâne du bébé.

 

Pour plus d'information : SEMANAZ Quentin Ostéopathe DO Biomécanicien / Posturologie Tournefeuille, Rue Gaston Doumergue, Tournefeuille

jeu, 04/10/2018

L’ostéopathie en milieu hospitalier : Oui, les patients sont satisfaits

La présente étude a été menée au Maine Médical Center à Portland. Les chercheurs ont délivré un questionnaire aux patients hospitalisés ayant réalisés des consultations au service d’ostéopathie de l’hôpital entre 2003 et 2004. 160 patients ont répondu à l’enquête.

Ces patients ont été classés en 4 catégories selon leurs motifs d’hospitalisation:

  • « Patients médicaux » pour les patients nécessitant des soins de médecine interne.
  • « Patients musculo-squelettiques » pour les patients admis pour des troubles musculo-squelettiques primaires.
  • « Patients obstétricaux » pour les patients admis pour des accouchements.
  • « Patients postopératoires » pour les patients ayant reçu un traitement chirurgical.

Chaque patient a reçu un traitement ostéopathique dans son lit d’hôpital en ignorant qu’il recevrait un questionnaire.

Résultats

Dans l’ensemble, 74% des patients avaient une diminution de la douleur après le traitement ostéopathique et 43% ont noté une diminution du besoin de médicaments contre la douleur. De plus, au moins 90% des répondants estimaient que le traitement ostéopathique était bénéfique pour améliorer le confort général, faciliter la récupération et réduire le stress et l’anxiété.

Voici le tableau détaillé des résultats ci-dessous. Celui-ci est particulièrement intéressant pour avoir un aperçu de l’efficacité de l’ostéopathie en fonction des différents types de consultation à des patients à l’hôpital :

Patient perception of osteopathic manipulative treatment in a hospitalized setting : A survey-based study // Matthew Pomykala, OMS IV; Brian McElhinney, PhD, OMS IV; Bryan L. Beck, DO; and Jane E. Carreiro, DO // The Journal of the American Osteopathic Association, November 2008, Vol. 108, 665-668.

SEMANAZ Quentin, Ostéopathe D O

Biomécanicien

Ostéopathe du Sport +33 (0)6 47 055 875

ven, 25/05/2018

"TEXT NECK" OU TEXTO CERVICALGIES

L'ostéopathie au service de vos douleurs au cou lors de sollicitation excessive de la tête, limitation des amplitudes de mouvement "blocage" du cou suite à l'utilisation d'un smartphone ou d'un ordinateur.
Selon l’ARCEP, 180 milliards de SMS sont envoyés chaque année en France

Se traduisant par :

  • Torticolis
  • Douleurs cervicales, dorsales
  • Douleurs lors des mouvements de tête
  • Raideur
  • Céphalées
  • Vertige
  • Trouble de la statique vertébrale.

Que faire?

  • L' Osteopathie
  • Favoriser le mouvement, la mobilité articulaire
  • Prise en charge Médical

mar, 17/10/2017

Ostéopathes et Masseurs kinésithérapeutes , quelles différences ?

Ostéopathes et Masseurs kinésithérapeutes , quelles différences ?

Kinésithérapie et ostéopathie sont fréquemment confondues par les patients. Une situation dangereuse tant les deux professions sont différentes dans le statut et le champ de compétences. Retour sur les distinctions entre ces deux métiers.

Masseurs kinésithérapeutes et ostéopathes, des professions trop souvent confondues !

Même si la masso kinésithérapie et l’ostéopathie ne sont pas deux pratiques semblables, la confusion est fréquente dans l’esprit des patientes et des patients. Les similitudes entre ces deux approches différentes sont à l’origine de cette confusion, et pourtant l’ostéopathe est un professionnel de la santé, répondant au cadre défini par l’article 75 de la loi sur le droit des malades et la qualité du système de santé (loi du 04 mars 2002). De son côté, le masseur kinésithérapeute est considéré comme un auxiliaire médical, tel que défini dans la 4ème partie du code de la santé publique. Cette différence de statut entre les MKDE d’une part et les ostéopathes d’autre part ne parlent pas trop aux patients, d’autant plus qu’une nouvelle organisation intersyndicale, la Fédération française des praticiens de Santé (FPPS), entend faire évoluer le statut des kinés, en les faisant passer d’auxiliaire médical à partenaire de santé. En souhaitant « remplacer cette vision subalterne par une vision de partenaire du corps médical », la FPPS répond certes à une attente des masseurs kinésithérapeutes mais risque aussi d’ajouter de la confusion à la confusion.

Dans l’esprit de la population, cette différence de statut n’est guère compréhensible et ne génère donc pas de confusion entre les deux professions, à l’inverse de ce que les patients peuvent vivre au quotidien.

Partenaire ou auxiliaire de santé, les masseurs kinésithérapeutes agissent sur prescription médicale 

Ces statuts différents entre les deux professions impliquent une différence dans la prise en charge pour les patients, et il est évident qu’elle est bien plus connue que la distinction des titres de chacun des professionnels. En effet, les auxiliaires médicaux que sont les kinés agissent sur prescription médicale. Leurs actes, prescrits par un médecin avec un objectif thérapeutique, ouvrent droit au remboursement par la Sécurité Sociale. 

Il en est autrement pour les ostéopathes, que les patients peuvent consulter librement, sans être passé au préalable par la visite du médecin généraliste. L’ostéopathie dispose d’un champ de compétences correspondant aux troubles fonctionnels de l’organisme. Si les soins des ostéopathes ne sont pas remboursés par la sécurité sociale, ils sont néanmoins pris en charge par la très grande majorité des complémentaires.

Une approche différente entre ostéopathie et kinésithérapie 

C’est donc du côté de la pratique elle-même, qu’il vaut mieux rechercher les causes expliquant la confusion entre ces deux professions.  L’ostéopathie considère le corps dans son ensemble. Cette approche globale va permettre à l’ostéopathe de rechercher les causes d’une douleur afin d’en faire disparaitre les symptômes. En revanche, le masseur kinésithérapeute, lui, s’évertue à intervenir de manière plus précise, en ciblant les zones symptomatiques.

C’est cette similitude (nécessité d’être au contact physique du patient), qui peut expliquer la confusion. Pourtant les deux approches sont bien différentes et peuvent se révéler complémentaires. La formation de ces professionnels de santé est donc aussi différente. Pour pouvoir exercer en tant que masseur kinésithérapeute, le professionnel de santé doit être titulaire du diplôme d’Etat, octroyé après un cursus de 3 ans. Depuis fin 2014, le cursus nécessaire pour obtenir le titre d’ostéopathe s’étire sur 5 années. Le diplôme est délivré par des établissements d’enseignement, agréé par le Ministère de la Santé.

On comprend mieux, à la lecture des conditions de formation, les similitudes existantes entre ostéopathie et kinésithérapie. Si la formation des ostéopathes implique 4860 heures de formation réparties sur 5 années, un masseur kinésithérapeute cherchant à obtenir le titre d’ostéopathe verra ce cursus se réduire avec 1892 heures de formation.

Des différences bien réelles et une complémentarité à souligner 

Depuis la loi de mars 2002, dite loi Kouchner, les ostéopathes sont rigoureusement encadrés et contrôlés, afin d’éviter certains écueils connus par le passé. Mais l’ostéopathie peut trouver une complémentarité avec la kinésithérapie, principalement en ce qui concerne le traitement localisé de symptômes et de douleurs.

D’autre part, si l’ostéopathe considère le corps humain dans sa globalité, il n’intervient que manuellement à la différence des masseurs kinésithérapeutes, qui pourront utiliser des appareillages et des équipements techniques (appareils à ultrasons, électrostimulation,  …)

La question des relations entre masseurs kinésithérapeutes et ostéopathes ne peut pas être évoquée de manière générale, puisque chaque professionnel et chaque situation est unique.

 

Source: https://easykine.fr/télétransmission/kinésithérapeute/logiciel/masseurs-kinesitherapeutes-et-osteopathes-quelles-differences/

mer, 30/08/2017

La pratique sportive régulière préserve la force et la masse musculaire chez les seniors

D'après l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'espérance de vie augmente. Les avancées technologiques, médicales et scientifiques se sont fortement améliorées au cours du siècle passé. Ainsi, l'accroissement du pourcentage de personnes de plus de 65 ans est tel qu'aux Etats-Unis, en 2030, ils représenteront environ 20% de la population. Néanmoins, cette augmentation de la longévité s'est accompagnée de changements radicaux dans nos modes de vie, et la sédentarisation est devenue une norme. Nous vivons plus longtemps mais avec de plus grandes limitations dans nos capacités physiques. Prendre soin de sa masse musculaire et de sa force aide à mieux vieillir.

Entre 40 et 50 ans, une personne peut perdre plus de 8% de sa masse musculaire totale, et cette perte s'accélère à plus de 15% par décennies après 75 ans. Bien évidemment, cette perte de masse musculaire est souvent accompagnée d'une perte de force et d'une perte de mobilité. A courts termes, cela entraîne une limitation des activités quotidiennes (marcher, faire ses courses, etc.), et une augmentation du risque de chutes et de blessures.

Toutefois, il a été démontré à plusieurs reprises que l'activité physique permettait d'améliorer la qualité de la vie, en diminuant la masse grasse, en augmentant la force musculaire, en améliorant l'équilibre et la mobilité, en diminuant le risque de chute, en améliorant la santé psychologique, et en diminant le risque de développement de maladies cardio-vasculaires et métaboliques.

Malheureusement la plupart des études scientifiques réalisées sur le vieillissement ont été menées sur des sujets sédentaires. Il est donc difficile de savoir si les changements musculaires sont associés au vieillissement physiologique du corps humain ou s'ils sont attribuables au style de vie et à une atrophie musculaire causée par le manque d'exercice.

Pour répondre à cette question, une équipe de chercheurs de l'université de Pittsburgh, Etats-Unis a voulu évaluer si une pratique sportive régulière pouvait prévenir les pertes de masse musculaire et de force observées chez des séniors sédentaires. Pour cela, ils ont recruté 40 athlètes (20 femmes et 20 hommes) de catégorie Master âgées de 40 à 81 ans qui s'entraînaient régulièrement plus de 4-5 fois par semaine. Les participants étaient principalement composés de coureurs, de cyclistes et de nageurs. Pour étudier l'effet de l'âge sur la masse musculaire et la force, les chercheurs ont recruté 10 participants (5 femmes et 5 hommes) par tranche de 10 ans : 40-49 ans, 50-59 ans, 60-69 ans et ≥70 ans.

Les principaux résultats de cette étude montrent que chez un public de sportifs seniors, avec l'âge, la masse grasse augmente mais que globalement, la masse musculaire absolue et la force du quadriceps ne diminuent pas. De plus, les chercheurs n'ont pas observé d'augmentation de l'infiltration avec l'âge de la masse grasse intra-musculaire. Aucune différence pour le moment de force du quadriceps n'a été observée entre le groupe 40-49 ans et le groupe 50-59 ans. Toutefois, une diminution significative a été observée avec le groupe de 60-69 ans. Mais aucune différence n'existe avec le groupe ≥70 ans. Ainsi la force diminue à partir de 60 ans, mais reste stable ensuite. C'est un résultat très intéressant car des études montrent que chez des personnes âgées de plus de 70 ans, une force musculaire diminuée est corrélée avec une plus grande mortalité.

Applications pratiques

Cette étude montre que l'exercice chronique chez des personnes âgées à un effet prophylactique contre le déclin fonctionnel musculaire lié à l'âge seul, mais aussi et surtout contre celui lié au sédentarisme. Le maintien d'une pratique sportive tout au long de sa vie permet de maintenir sa masse musculaire et sa force musculaire. D'après d'autres chercheurs américains, les dépenses de santé directement attribuables aux problèmes de sarcopénie (i.e., de perte musculaire) s'élevaient à 18.5 milliards de dollars en 2000 aux Etats-Unis. Soit un coût de 800 à 900 dollars par personne. Néanmoins, cette étude ne permet pas de voir l'évolution de la composition corporelle et de la force musculaire tout au long de la vie des athlètes. Une étude plus longue permettrait de mieux se rendre compte de cette évolution au cours d'une vie. De plus, les participants de cette étude étaient tous des sportifs accomplis pratiquant intensément leur discipline (4-5 fois par semaine) et ils étaient sportifs depuis leur jeunesse. Quels bénéfices pourraient être attendus pour des personnes commençant le sport après leur 40 ans, et sur le long-terme ? Toutefois, beaucoup d'études montrent les bienfaits d'un programme physique chez des sujets sédentaires séniors ou non. Il n'est donc jamais trop tard pour s'y mettre et pour adopter une meilleur hygiène de vie.

 

source : https://www.sci-sport.com/articles/La-pratique-sportive-reguliere-preserve-la-force-et-la-masse-musculaire-chez-les-seniors-143.php

sam, 13/05/2017

Anti-inflammatoires et crises cardiaques : une étude majeure

Anti-inflammatoires et crises cardiaques : une étude majeure

Une importante étude québécoise montre de manière précise les liens entre l’usage des anti-inflammatoires courants et le risque d’infarctus aigu, explique le Dr Alain Vadeboncœur.

Tous les anti-inflammatoires aggravent les risques de souffrir d’un infarctus aigu. C’était déjà assez connu. Mais une étude solide, dirigée par une chercheuse québécoise, vient non seulement de le confirmer, mais aussi de préciser la nature et la force de cette association. C’est une bien mauvaise nouvelle pour les personnes souffrantes, pour qui les options sécuritaires sont de plus en plus limitées.

Pilotée par Michèle Bally et son équipe du CHUM et de l’Université McGill, l’étude visait à mesurer sur une vaste échelle l’ampleur et la dynamique du lien entre les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les infarctus (« crises cardiaques »). Tout juste publiée en mai dans la prestigieuse revue médicale BMJ, elle confirme les inquiétudes grandissantes par rapport à cette classe de médicaments largement prescrits et même offerts sans ordonnance.

Un risque important précisé

On se souvient certainement de la crise du Vioxx, un médicament justement retiré du marché parce qu’il augmentait le risque d’infarctus. Le laboratoire pharmaceutique Merck avait aussi été accusé de dissimulation d’information. Plus récemment, d’autres recherches ont soulevé de grands doutes sur plusieurs anti-inflammatoires.

L’épidémiologiste Michèle Bally a donc entrepris une revue systématique de la question, sélectionnant à partir de l’ensemble des données disponibles les meilleures sources, surtout canadiennes, finlandaises et anglaises. Combinant tous ces résultats afin d’obtenir le plus large échantillon possible, l’étude visait 446 763 personnes, parmi lesquelles 61 460 ont subi une crise cardiaque durant la période d’étude.

Les AINS courants ont été inclus dans l’analyse, soit le célécoxib (ex. : Celebrex), le diclofénac (ex. : Voltaren), l’ibuprofène (ex. : Motrin), le naproxène (ex. : Naprosyn) de même que le rofécoxib (ex. : Vioxx), qui, pour sa part, n’est plus commercialisé. L’objectif était de comprendre à quel point la consommation d’AINS était associée à un risque accru d’infarctus. Or, on a diagnostiqué beaucoup plus d’infarctus — de 20 % à 50 % — chez les utilisateurs d’AINS. Une douche froide.

Bien comprendre le risque

Il faut spécifier qu’il s’agit d’une augmentation du risque relatif, un concept dont je vous ai déjà parlé à propos du risque attribué aux viandes transformées. On doit rapporter un tel risque au risque absolu (total) pour bien en évaluer l’incidence. Or, ce risque global d’infarctus était d’environ 1 % par année dans le groupe étudié. Autrement dit, une personne sur 100 y souffrait d’un infarctus chaque année, avant même de prendre des AINS.

Dans ce contexte, la hausse de 20 % à 50 % mentionnée correspond à une augmentation absolue de 0,2 % à 0,5 % chaque année, ou encore de 2 % à 5 % sur 10 ans. Au bout de ces 10 ans, pour 100 personnes ayant utilisé les AINS, le risque absolu passera donc de 10 personnes sur 100 à environ 12 à 15 personnes sur 100, soit de 2 à 5 personnes de plus.

Mais la chercheuse a aussi remarqué que les infarctus supplémentaires surviennent rapidement, souvent dans la première semaine d’utilisation des anti-inflammatoires, généralement dans le premier mois, surtout pour les dosages plus élevés.

En chiffres, cela signifie que la prise d’AINS à haute dose (célécoxib > 200 mg par jour, ibuprofène > 1 200 mg, diclofénac > 100 mg ou naproxène > 750 mg) durant 8 à 30 jours est associée à un risque élevé d’infarctus. Après le premier mois, on observe au contraire une stabilisation de ce risque, une bonne nouvelle pour les patients qui doivent prendre cette médication de manière prolongée.

Par ailleurs, si le risque du célécoxib (Celebrex) est inférieur à celui du rofécoxib (le fameux Vioxx, retiré du marché), il est similaire à celui des anti-inflammatoires « traditionnels ». On peut donc conclure que tous les anti-inflammatoires courants montrent un profil de risque similaire.

Comment soulager en 2017 ?

Ces résultats posent tout de même un dilemme lorsqu’il s’agit de soulager la douleur : de quels outils sécuritaires disposons-nous ? Il devient difficile de traiter la douleur sans exposer les patients à certains risques, parce que les mises en garde touchent toutes les classes de médicaments analgésiques, pas seulement les AINS.

On sait par exemple qu’il faut diminuer l’usage des narcotiques, en raison des risques d’effets secondaires et de la dépendance qui leur est associée. De plus, on reconnaît mieux aujourd’hui le phénomène de la surprescription des narcotiques. On connaissait par ailleurs déjà la toxicité rénale des AINS, même si on n’avait jamais aussi bien analysé le risque d’augmentation d’infarctus, avec le résultat un peu déprimant que l’on constate.

Reste donc l’acétaminophène (Tylenol), un médicament couramment utilisé, certainement efficace aux doses recommandées, et sécuritaire jusqu’à 4 g par jour (généralement donnés en quatre prises de 1 000 mg). Mais le Center for Disease Control (CDC) américain a aussi lancé des avertissements pour l’acétaminophène, une des causes les plus fréquentes d’hépatite toxique.

Comme médecin, je considère que la prescription adéquate d’acétaminophène est tout de même le meilleur choix de première ligne, parce que ce médicament est relativement efficace et qu’il comporte moins de risques si on évite les surdoses aiguës ou chroniques. Sinon, un traitement aux anti-inflammatoires pour une courte durée, deux ou trois jours, apparaît raisonnable, en cas d’échec de l’acétaminophène.

Il existe aussi des médicaments de seconde ligne, comme la prégabaline (ex. : Lyrica), prescrite pour certains types de douleur, mais ils ne devraient pas être utilisés en premier recours et ils comportent également des effets secondaires — sans oublier leur prix. Peut-être que, pour les traitements à plus long terme, on devrait les considérer, plutôt que les trois groupes mentionnés plus haut ? C’est possible, mais c’est surtout une discussion à avoir avec votre médecin.

Ces constats ouvrent aussi la porte à la difficile question des traitements non traditionnels, comme la physiothérapie, l’ergothérapie, la massothérapie, la gestion du stress et les services offerts par les équipes multidisciplinaires spécialisées. Ces mesures ne sont toutefois pas aisément accessibles et engendrent également des coûts pour le patient. Il est sûrement temps d’adopter une approche plus complète de la douleur en facilitant l’accès à ces traitements.

Mais il restera toujours des patients pour qui l’utilisation prolongée d’un anti-inflammatoire est nécessaire, notamment en raison d’un processus d’inflammation comme une arthrite. Bien peser les risques et les avantages, en plus d’informer que ces médicaments ne sont jamais anodins, est maintenant obligatoire. Et qu’on le veuille ou non, c’est au patient de juger, au final.

L’important est de trouver une solution qui prenne en compte tous ces risques bien réels. Il faut enfin reconnaître que, dans certains cas, on prescrira ces médicaments malgré le risque encouru, parce que c’est parfois le prix à payer pour éviter de souffrir.